Symbole de permis de conduire pour la réforme du permis de conduire en France.

Réforme du permis de conduire en France : Mesures pour rendre la conduite plus abordable et transparente

Paris, France – Le Comité interministériel de la sécurité routière (CISR), sous la direction de la Première ministre Elisabeth Borne, a récemment annoncé 38 mesures regroupées en sept axes pour réformer l’enseignement de la conduite en France. Ces mesures visent à « obtenir un permis de qualité, fluidifié et moins cher », une promesse souvent faite mais rarement tenue par le gouvernement.

Objectifs clés de la réforme

Les mesures s’articulent autour de deux objectifs principaux : améliorer la lisibilité des prix et des offres des formations au permis de conduire et réduire le coût moyen de préparation du permis. Le coût moyen actuel pour obtenir le permis de conduire est d’environ 1600 euros, un montant que le gouvernement considère comme élevé pour de nombreuses familles, d’autant plus que la voiture reste souvent le seul moyen de se rendre sur le lieu de travail.

Mesures clés pour une conduite abordable

  1. Un livret numérique obligatoire dans les auto-écoles : Dès janvier 2024, ce dispositif permettra un meilleur suivi pédagogique de l’apprenant et une visibilité précise sur le nombre d’heures de conduite effectuées par chaque candidat et par chaque école de conduite. Ces informations alimenteront une plateforme comparative des auto-écoles, gérée par la Délégation à la Sécurité routière, pour aider les candidats à évaluer les coûts de formation et à choisir leur auto-école en fonction de leurs besoins.
  2. Suppression du délai de trois mois pour suivre la formation « boîte manuelle » pour les titulaires du permis « boîte automatique ».
  3. Introduction de plus d’heures sur simulateur de conduite : Pour les titulaires du permis « boîte auto », deux heures sur les sept heures de la formation « boîte manuelle » pourront être effectuées sur simulateur de conduite, contre une seule heure aujourd’hui.
  4. Développement de l’apprentissage anticipé de la conduite : Le gouvernement souhaite favoriser la conduite accompagnée et la conduite supervisée pour réduire le nombre d’heures nécessaires avec un moniteur, une fois que la formation initiale a été validée.
  5. Promotion du dispositif de conduite accompagnée : Le gouvernement compte communiquer davantage sur la conduite accompagnée et faciliter la désignation de tuteurs au sein de la famille élargie et parmi les proches.
  6. Information sur la conduite supervisée avant l’examen et autorisation après échec à l’examen.

Réactions mitigées des organisations professionnelles

Bien que ces mesures aient été largement saluées par Mobilians ESR, cette organisation ne les considère pas comme suffisantes et insiste sur la nécessité d’ajouter d’autres mesures pour garantir une meilleure éducation à la sécurité routière. Pour l’Unidec, cependant, ces mesures manquent d’ambition et certaines, comme la mise en place du livret numérique, sont considérées comme de simples effets de communication.

Sandra Carasco, présidente de l’UNIC, se montre prudente quant à l’efficacité des mesures annoncées, en particulier en ce qui concerne la conduite accompagnée, qui, selon elle, n’est pas accessible à tous. Elle a également soulevé des questions sur l’enseignement du code de la route dans les collèges, mettant en doute les compétences des enseignants de l’éducation nationale pour dispenser ce type de formation.

En mettant en œuvre ces mesures, le gouvernement espère rendre le permis de conduire plus accessible et plus abordable pour tous les Français. Reste à voir comment elles seront mises en œuvre et quel impact elles auront sur le coût réel de la formation à la conduite.